livre aux éditions La Dispute : 4e de couverture
Élèves « en
grande difficulté », « en échec », « perturbateurs »…, cet ouvrage tente de
dévoiler ce que masquent ces désignations ordinaires. Que nous apprennent ces
élèves sur la façon dont se construit la difficulté scolaire ? Que nous
apprennent ces « grandes difficultés » des difficultés plus ordinaires qui
structurent les inégalités scolaires ?
Stéphane Bonnéry,
maître de conférences en sciences de l’éducation à l’université Paris-VIII et
membre de l’équipe ESSI-ESCOL, retrace les spirales de l’échec d’élèves qu’il a
observés durant deux ans, en ZEP, du CM2 à la 6e. Il montre que ces
enfants ne comprennent ni ce qu’on attend d’eux ni pourquoi l’école n’accepte
pas leur façon d’être ordinaire. Il montre que leur appropriation ratée des
savoirs est à la base du ressentiment envers l’école qui les gagne et de la
résistance qu’ils lui opposent de plus en plus fermement au fil des quiproquos,
des occasions manquées et des déceptions. Leurs difficultés cumulées montrent
en les accentuant les obstacles que doit surmonter la majorité d’enfants dont
les familles, populaires, ne partagent pas les évidences scolaires. En même
temps, elles désignent en creux les voies par lesquelles l’école pourrait aller
à la rencontre de ses élèves.
Au final,
ce livre prouve qu’il n’est nullement nécessaire de choisir entre haut niveau
d’exigence et démocratisation.